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10 novembre 2021

Le Prix des Technologies Numériques : L’industrie 4.0

Publié par Vincent LEPORCHER (Ingénieur, 2021) , Thibault DAMBRUN (Ingénieur, 2020) et Elias BOU ABBOUD (Ingénieur, 2021), Hussein JAWAD (Ingénieur, 2021) | N° 202 - INDUSTRIE 4.0 ET PRIX DES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES

Depuis 1998, Télécom Paris et son association de diplômés, Télécom Paris alumni, récompensent les acteurs et projets ayant fortement marqué l’univers des technologies de l’information et contribué à leur évolution. Chaque année, trois entités avec trois parcours exceptionnels sont récompensées par, le prix du manager, le prix de l’innovation et le prix de la croissance. Cette 23e édition du Prix des Technologies Numériques a pour thème l’industrie 4.0 dont la cérémonie s’est déroulée le 9 novembre à Télécom Paris.


Depuis l’aube de la première révolution industrielle, les progrès technologiques ont entraîné une augmentation de la productivité. Cette corrélation est toujours vraie alors que nous sommes témoins d’une 4e révolution industrielle à l’ère du numérique. On peut citer dix leviers pour cette révolution : l’internet des objets industriels, la cybersécurité, le cloud, le big data, l’intelligence artificielle, la blockchain, la simulation virtuelle, l’impression 3D et la réalité virtuelle/augmentée. L’industrie 4.0 a pour ambition de recueillir et d’analyser des données sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, ce qui rend les processus plus rapides, plus agiles et plus efficaces pour produire des biens de meilleure qualité à des coûts plus réduits. Cela aura pour effet d’augmenter la productivité manufacturière et de passer d’une production de masse à une production personnalisée à grande échelle.

Cette année, nous avons décidé d’améliorer le processus de recherche des entreprises en introduisant des algorithmes. Nous avons, en effet, remarqué que ce processus suivi chaque année est le même : les étudiants recherchaient d’abord toutes les start-up travaillant dans le domaine lié au thème, puis faisaient une analyse approfondie de chaque start-up, pour comprendre leurs activités et extraire des chiffres clés. L’objectif était de faire une meilleure sélection et de faciliter les décisions à prendre par le jury.

Cependant, l’étape de recherche de start-up est répétitive et prend la majorité du temps : nous avons donc décidé d’introduire une partie automatisée pour accélérer cette longue étape. En fait, nous avons mis en place deux programmes pour accomplir cette tâche. Le premier extrait toutes les start-up en France et crée une base de données, en utilisant la technique du « Web scraping » à partir des sites web. Cette technique d’extraction du contenu des sites a donné 22 000 start-up. Ensuite, nous avons filtré ces données grâce au second programme. Celui-ci utilise l’IA pour analyser les start-up, comprendre leurs domaines de travail et élimine toutes celles qui sont très éloignées du thème du PTN. En conséquence, ce filtrage a permis de réduire ce nombre à 1000.

Cette partie automatisée a diminué non seulement le temps de recherche mais aussi le temps de traitement post-scraping des start-up. En effet, ces quelques méthodes algorithmiques simples extraient les thèmes et les mots-clés généraux des start-up à partir de leur site. Ensuite, nous avons filtré ces start-up pour ne garder que celles qui correspondent réellement à l’Industrie 4.0.

L’objectif de l’étape suivante fut d’arriver à filtrer ces candidats pour n’en sélectionner qu’une cinquantaine. Cette étape s’est décomposée en deux parties : la première a concerné une revue manuelle de de chaque start-up afin de vérifier si l’algorithme l’avait bien sélectionnée.
Ainsi, le nombre de start-up candidates est devenu environ 400. La seconde étape fut une analyse plus poussée de ces dernières entreprises avec les critères suivants: nombre d’employés, produits proposés, place dans la chaîne de la valeur et d’approvisionnement.

Cette dernière étape nous a permis d’identifier 50 start-up pour lesquelles nous avons entamé des recherches encore plus approfondies : CA, nombre d’employés, prix obtenus, etc en allant jusqu’aux diplômes obtenus par les dirigeants.

Ces 50 entreprises ont été présentées au Jury du PTN qui, après délibération, a décidé de n’en retenir que dix parmi lesquelles les lauréats des deux prix ont été sélectionnés

Les six entreprises nommées méritent une grande attention pour leur caractère fortement innovant, leur impact potentiel sur l’industrie et leur dynamique de développement. Bravo à elles !

En tant qu’étudiants intéressés par l’économie numérique et l’innovation, ce travail de sélection, qui s’est déroulé entre l’automne 2020 et le printemps 2021, a été très enrichissant. Le jury, composé d’alumni et de personnalités du monde du numérique exerçant dans une variété de domaines, souvent à des postes éminents, nous a accompagnés dans nos recherches. Il nous a aussi permis de mettre un pied dans l’écosystème de l’innovation, malgré la pandémie. Pendant les réunions de travail successives, nous avons reçu des conseils sur les thématiques à prioriser pour mener nos recherches, sur les indicateurs clés témoignant de la vitalité et du potentiel d’une start-up, ainsi que des regards personnels sur la pertinence de différents business models.

Comme nos prédécesseurs, nous ne pouvons que recommander à la génération suivante d’étudiants de participer la sélection de ce prix : une occasion d’apprendre et de faire rayonner notre école. 


Vincent LEPORCHER (2021)

est élève-Ingénieur en 3e A spécialités en économie et en systèmes distribués. Vincent, intéressé par l’entrepreneuriat, est passé par une start-up incubée à Télécom Paris pendant son stage de 1re A, c’est logiquement qu’il a souhaité participer à l’organisation du Prix des Technologies Numériques.

 

 

Thibault DAMBRUN (2020)

est ingénieur en IA. Il a aussi un M2 de Sciences Po en Innovation du Numérique. Plongé dans l’entrepreneuriat grâce à ses deux expériences de création de start-up, dont la dernière est incubée à Télécom Paris, sa participation au Prix était donc toute naturelle.

 

 

Elias BOU ABBOUD (2021)

est titulaire d’un double diplôme d’ingénieur de Télécom Paris et d’un M2 de Sciences Po. Sa passion pour le digital l’a amené à débuter sa carrière comme consultant en transformation digitale et à participer au Prix des Technologies Numériques.

 

 

Hussein JAWAD (2021)

est titulaire d’un double diplôme d’ingénieur de Télécom Paris et d’un M2 en Data science de l’Institut Polytechnique de Paris. Il est passionné par l’IA et son utilisation dans les entreprises. Son intérêt à utiliser ses compétences en analyse et en modélisation des données l’a motivé à participer à la sélection des start-up.

 

Auteurs

Elias BOU ABBOUD (Ingénieur, 2021), Hussein JAWAD (Ingénieur, 2021)

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