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01 avril 2020

Ampère, le savant à l'origine de l'électromagnétisme - Actu des alumni

En 2020, La Société des Amis d’Ampère et la Société des Electriciens (SEE), célèbrent le bicentenaire de la découverte des lois de l’électrodynamique par Ampère. Des événements sont prévus à Lyon (Maison d’Ampère, musée des Confluences, …) et à Paris (musée des Arts et Métiers, Palais de la Découverte), avec des expositions et des conférences, ainsi qu’un festival les 26, 27 et 28 juin à Poleymieux au Mont d’Or. Un concours national pour les classes, de l’école primaire au lycée, est lancé. 


Ampère est né en 1775, dans une famille bourgeoise lyonnaise. Son père travaillait dans le commerce de la soie. Érudit, adepte des idées de Rousseau sur l’éducation, il éduqua André-Marie dans une totale liberté, sans école ni précepteur.

Ampère profita de la bibliothèque de son père, en particulier de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, pour acquérir tout le savoir de l’époque.            

Sa curiosité, sa mémoire exceptionnelle, accompagnées d’un don pour les mathématiques, lui permirent de devenir professeur de physique, chimie et mathématiques sans être jamais allé à l’école ! Nommé à l’École Centrale de Bourg en Bresse en 1802, puis en 1803 au Lycée de Lyon nouvellement créé, il deviendra enseignant en mathématiques à l’École Polytechnique à Paris en 1804, puis professeur au Collège de France en 1824. Il sera aussi Inspecteur Général de l’Enseignement jusqu’à son décès à Marseille en 1836 lors d’une tournée d’inspection.            

La jeunesse d’André-Marie, libre, heureuse et insouciante, avait pris fin cependant en 1792 avec le décès de sa sœur, proche confidente. L’année suivante en 1793, son père, devenu juge de paix à Lyon, fut guillotiné, victime de la Terreur.

Ces premiers malheurs furent suivis de la mort prématurée de son épouse en 1803, peu après la naissance de leur enfant Jean-Jacques. Ensuite, et jusqu’à sa mort en 1836, la vie sentimentale d’André-Marie ne fut qu’une succession de malheurs, surmontée par ses relations amicales, lyonnaises et parisiennes, une profonde spiritualité, et une intense activité intellectuelle philosophique et scientifique.            

Outre son métier de professeur et ses travaux en mathématiques, il se passionne jusqu’à son dernier jour pour la philosophie, avec le projet, inachevé, d’établir une classification ordonnée de toutes les connaissances, littéraires, philosophiques, scientifiques. A cet effet il créa de nouveaux termes, tels qu’ethnologie, cybernétique, cinématique, solénoïde, …     

Mathématicien reconnu, mais amateur éclairé de chimie, de 1804 à 1814, il contribua à la découverte des éléments simples (chlore, fluor, …), ainsi qu’à la théorie « moléculaire » (loi d’Avogadro-Ampère).           

A partir de 1814, il se consacra à nouveau à la recherche en mathématiques, en particulier la résolution des équations aux dérivées partielles, en vue de son admission à l’Académie des Sciences, obtenue en 1814.            

Mais c’est en 1820 qu’il revient avec passion à un domaine de recherche déjà abordé dans sa jeunesse, et qui le rendra célèbre, l’électricité.           

Si Volta est l’inventeur de la pile électrique en 1800, Ampère est le découvreur du courant électrique.           

Avant lui, on ne connaissait que des décharges électriques, des étincelles, le courant « ordinaire », à l’image de l’éclair de la foudre et des expériences spectaculaires réalisées grâce aux machines électrostatiques à frottement.        

Volta et ses contemporains ne voyaient encore dans les effets de la pile qu’une succession de charges et décharges. C’est Ampère qui définit en 1820 la notion de courant électrique circulant à l’intérieur de la pile et à l’extérieur dans le circuit conducteur.          

Cette découverte valait bien qu’en 1881 le Congrès international des Électriciens à Paris donne le nom d’ampère à l’unité d’intensité du courant électrique.           

Mais cette renommée posthume auprès du grand public à travers le monde, n’a pas l’importance de sa découverte des lois de l’électrodynamique.            

En effet son interprétation de l’expérience du danois Oersted en 1820, montrant l’influence d’un courant électrique sur une boussole, a ouvert la voie à la révolution industrielle de l’électricité au XIXe siècle.           

Il est inspiré par une vision « unitaire » des forces de la nature, dont il conforte l’hypothèse par de nombreuses expériences réalisées grâce à des montages ingénieux.          

Ainsi il imagine que d’infimes courants circulent dans les aimants, et il établit les lois mathématiques d’interaction entre des éléments de courant. Il donne la clé pour comprendre et prévoir les forces s’exerçant entre circuits et aimants.           

Cette découverte a conduit immédiatement, en 1821, à la réalisation du premier moteur électrique.           

Ampère eut rapidement l’idée d’applications techniques de l’électrodynamique, telles que le télégraphe électrique, l’électro-aimant, ...           

Ces inventions devaient donner son essor à l’industrie de l’électricité qui transformera la vie quotidienne de chacun.

Le moteur électrique deviendra à la fin du XIX° siècle une machine industrielle efficiente avec l’avènement des génératrices réversibles à induction. Ce phénomène d’induction électrique, entrevu par Ampère à Genève avec Gaspard de La Rive en 1822, fut mis en évidence par Faraday en 1831.           

Cette année 1831 vit naître Maxwell, le grand physicien de l’électromagnétisme. En hommage à l’œuvre d’Ampère, il considéra celui-ci comme « le Newton de l’électricité ».



Pour aller plus loin           
  •  « Le grand Ampère » de Louis de Launay           
  •  « Ampère, encyclopédiste et métaphysicien » de Robert Locqueneux           
  •  Bulletin de la Société des Amis de la Bibliothèque de l’Ecole Polytechnique SABIX n°37 ordonné par Michel Dürr           
  •  Bulletins de la Société des Amis d’Ampère – Poleymieux au Mont d’Or                     

©  Artokoloro Quint Lox Limited / Alamy Stock Photo

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