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30 décembre 2020

Editorial LE NUMÉRIQUE dans le secteur de l'AÉROSPATIAL

L’expérience de la troisième dimension et la conquête de l’espace ont toujours fasciné l’homme. Tout a commencé par le mythe d’Icare vers -750 ans avant Jésus-Christ. Fils de Dédale, il s’est brûlé les ailes confectionnées par son père en volant trop près du soleil. Depuis, beaucoup d’exploits ont jalonné l’histoire ; l’étoffe des héros. Qui n’a pas à l’esprit l’un de ces épisodes marquants que sont les premiers appareils volants, utilisant différentes technologies de propulsion pour leur permettre d’échapper à l’attraction terrestre ? Rappelons-nous le premier lâcher de montgolfière, le premier vol d’un avion à moteur, le passage du mur du son, le premier pas sur la lune, le récent tour du monde en avion solaire… Et si l’on vous parle du Concorde, de l’A380, de l’Écureuil, du Tigre, du Falcon, du Rafale, d’Ariane ou de SPOT, vous aurez probablement reconnu l’un de ces véhicules aériens français, réalisés par des hommes et des femmes animés par la même passion : l’aéronautique..


Le système de numération binaire moderne, base du code binaire est, quant à lui, un peu plus récent. Il a été inventé par Gottfried Leibniz en 1689 qui le présente en 1703 dans son article d’Explication de l’Arithmétique Binaire. C’est le point de départ de toutes les technologies numériques dont l’utilisation est apparue sur un avion militaire dans les années 1970. Les bus numériques à multiplexage temporel ont permis de réduire notablement la longueur de câblage installé à bord pour interconnecter et faire communiquer les différents équipements électroniques constituant l’avionique d’un avion civil ou le système de mission d’un avion d’armes ; avec pour principaux composants des capteurs, des calculateurs, des actionneurs et des Interfaces Homme-Machine de contrôle et de commande.

Le secteur de l’Aéronautique et de l’Espace est un fleuron de l’industrie européenne, dont française. Malmené actuellement par la crise sanitaire du COVID-19 et les enjeux climatiques, gageons qu’il saura se remettre en cause et apporter les solutions à ce besoin de mobilité verte que nous partageons, répondant ainsi à l’attente d’une « Clean Aviation ».

Ce secteur est en effet vital pour assurer les services dont nous aurions du mal à nous passer : transport des données, des biens et des personnes, défense nationale, prédictions climatiques et surveillance de notre planète, exploration de l’univers pour n’en citer que quelques-uns. Les vecteurs impliqués, que ce soit des avions, des hélicoptères, des drones ou encore des satellites et des lanceurs, sont des concentrés de technologies au rang desquelles les technologies numériques tiennent un rôle essentiel pour la gestion de ces systèmes à logiciel prépondérant. Centres de recherche et d’essais, équipementiers, intégrateurs de systèmes complexes et constructeurs, que ce soient des grands groupes industriels ou des PME, voire des TPE, tous concourent à leur conception, à leur fabrication, à leur maintien en conditions opérationnelles et à leur exploitation ; avec le support, durant tout leur cycle de vie, de processus outillés ayant de plus en plus recours à la modélisation numérique dans un objectif d’efficacité et de réduction des coûts, grâce à des méthodes de travail réinventées.

Les articles qui suivent vous permettront, j’espère, d’avoir un aperçu sur l’apport des technologies numériques au profit de l’industrie aéronautique et spatiale et des perspectives immenses qu’elles nous réservent. Merci à tous ceux qui ont relaté leur expérience et réédité les exploits des pionniers.

Bonne lecture !



SERGE BRUILLOT

Ingénieur ENSEM, titulaire d’un CES de Télécom Paris.
Il travaille chez Dassault Aviation depuis 1984.
Après plusieurs années consacrées aux réseaux numériques puis aux calculateurs embarqués d’avions d’armes comme le Rafale, depuis trois ans Serge coordonne les travaux de Recherche et Innovation « systèmes » pour des avions d’affaires Falcon plus performants, plus « verts » et moins bruyants. Il participe également à l’implication de la société dans le domaine de l’Espace.
Membre de la Society of Automotive Engineers en charge du développement de standards aéronautiques militaires, Serge a reçu en 2016 le SAE Forest R. McFarland Award pour sa contribution à l’organisation de conférences internationales.

Auteur

Diplômé de l'ENSEM (NANCY)

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