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15 janvier 2020

Du conseil aux relations institutionnelles et à la stratégie industrielle

DU CONSEIL AUX RELATIONS INSTITUTIONNELLES ET A LA STRATEGIE INDUSTRIELLE

Viktor, pourrais-tu revenir sur les principaux tournants de ta carrière ?

Je suis sorti de Télécom Paris en 1996, lors du « boom » des réseaux mobiles de 2e génération, et travailler dans ce domaine était pour moi une option particulièrement intéressante. J’ai commencé ma carrière dans une société de conseil (MSI) qui m’a envoyé immédiatement en mission chez Bouygues Télécom, pour travailler sur la conception de son réseau mobile. J’ai tout de suite aimé ce métier d’ingénierie, concret avec un impact direct sur le terrain mais aussi assez nouveau, avec des savoir-faire à développer.

Télécom Paris m’a apporté une connaissance généraliste et assez complète des réseaux télécoms, ce qui est très utile pour gagner en confiance et remettre les choses dans leur contexte. J’ai aussi beaucoup apprécié d’avoir des bases théoriques assez solides, cela m’a permis de comprendre les choses plus profondément que certains collègues. En particulier, les calculs de bilan de liaison ou les règles statistiques de disponibilité des services.

Comment as-tu accédé à ton poste actuel : quelle formation, quelles difficultés, quelle stratégie ?

J’ai travaillé dans le domaine de l’ingénierie radio pendant huit années. Cela étant, j’ai fait un MBA à l’INSEAD ce qui m’a permis d’accéder à d’autres métiers, liés à la stratégie, au marketing, aux relations gouvernementales. Ensuite, comme souvent, il y a eu un petit facteur chance, et une opportunité intéressante s’est présentée juste après mon MBA.

Pourrais-tu nous décrire le passage de tes premiers postes techniques vers des postes stratégiques ?

J’ai réellement adoré mes premières années de carrière et le challenge de déployer un réseau mobile. Néanmoins, au début des années 2000, nous étions dans le contexte un peu morose de la crise « Internet », le niveau d’activité était un peu faible et j’avais aussi envie d’évoluer vers des métiers qui permettaient de mieux appréhender les enjeux stratégiques de l’entreprise.

J’ai assez vite compris qu’un MBA serait très utile pour passer ce cap. Ce qui est très intéressant avec un MBA, c’est qu’il apporte des réponses à des questions qu’on a commencé à se poser en entreprise et le niveau d’attention est donc bien supérieur à ce qu’il peut être quand des réponses sont apportées à des questions que l’on ne s’est pas posé. Je crois donc vraiment à la valeur d’un Master/MBA après quelques années de vie professionnelle.

Quelles sont, aujourd’hui, tes responsabilités ?

Mes responsabilités actuelles couvrent les domaines suivants : les relations avec les autorités, l’innovation, les partenariats, le business development et la stratégie. Ce qui est intéressant est que le périmètre de responsabilité est très large ce qui permet d’aborder les sujets sous des angles différents. L’essentiel des sujets concerne la 5G et son potentiel de transformation numérique : c’est fascinant d’être au cœur de ces projets.

Aurais-tu des conseils à donner à d'autres diplômés ?

Je pense que les carrières sont longues, et que comme notre environnement va évoluer de plus en plus vite, il faut aussi se projeter dans des carrières multiples et essayer d’anticiper ces évolutions. L’un des éléments clés est le maintien de l’employabilité, c’est-à-dire, la formation tout au long de sa carrière, et je pense qu’il faut être proactif dans ce domaine.

Chacun choisit sa carrière, mais personnellement, j’ai trouvé motivant de commencer à travailler sur des sujets techniques, puis de faire un MBA qui permet d’avoir une compréhension plus large de l’entreprise, et enfin, d’évoluer vers des métiers moins techniques, mais pour lesquels le background d’ingénieur fait aussi la différence

 

Biographie de l'auteur


Diplômé de Télécom Paris (1996) et du MBA de l'INSEAD (2004), Viktor Arvidsson, 47 ans, est responsable de l’innovation, des partenariats et des affaires publiques pour Ericsson France (ainsi que pour la Belgique, le Luxembourg, l’Algérie et la Tunisie). 
Il a été chef de projet technique chez Bouygues Télécom, puis a rejoint Ericsson en 2000, d'abord comme responsable de l'ingénierie radio, pour ensuite évoluer dans différentes fonctions stratégie, business development et marketing. Viktor Arvidsson est membre du comité de direction du syndicat professionnel AFNUM, ainsi que du conseil scientifique de Transpolis.

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